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Estrémadure L’Espagne verte

Capitale d’une province agricole, Cáceres a conservé un centre historique remarquable. © Ingram/Photononstop

Au sud-ouest de Madrid, l’Estrémadure offre un riche patrimoine classé par l’Unesco, une nature à l’état pur, et un excellent jambon.

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L’Estrémadure est une région espagnole peu connue, qui se savoure aussi dans l’assiette. L’ibérico bellota, son produit phare, est aussi la star des jambons. Issue de cochons noirs nourris aux glands des chênes, la chair persillée de gras du pata negra est excellente­ pour la santé. Son gras insaturé, d’une longueur en bouche inoubliable, chasse le mauvais cholestérol. Vous voici au cœur d’un patrimoine millénaire, cheville ouvrière et nourricière de cette terre qui déploie, comme dans la vallée de l’Ambroz, sa couverture de châtaigniers et de chênes dans un gigantesque isolement. Au coucher du soleil, le décor est grandiose, l’horizon s’allume comme une torche.

Berceau des conquistadors

Cette région est aussi le berceau des conquistadors, qui ont donné le nom de leur village natal aux villes d’Amérique latine comme Medellín, Mérida… À Trujillo est né Francisco Pizarro, qui a conquis l’empire inca et découvert le Pérou. Sa statue trône au centre de la Plaza Mayor encadrée d’arcades. Elle concentre de nombreux palais construits par les conquistadors et les familles nobles locales. Place seigneuriale depuis le XVIe siècle, elle veille sur ses églises et antiques demeures au sein d’une enceinte fortifiée ponctuée de dix-sept tours.

Le jamón ibérico de bellota (jambon ibérique de gland) est produit à partir de porcs de race ibérique élevés en liberté. © AGE / Photononstop

Autre décor de cape et d’épée : Cáceres, classée au patrimoine mondial de l’humanité, est drapée dans la beauté du granit doré de ses édifices. La vieille ville s’enroule à l’abri de ses remparts arabes, aux pieds de ses forteresses, palais de la Renaissance, églises baroques. Du quartier juif à la muraille arabe, elle égrène son histoire millénaire et ses traditions.

Pour profiter à grandes enjambées de ce cœur vert, cap sur le parc de Monfragüe, qui s’étend le long des berges du Tage. Il abrite l’une des plus grandes forêts méditerranéennes du monde, sillonnée d’une kyrielle de sentiers de randonnées survolés par les vautours. Ici, se rassemble la plus grande population au monde, toutes espèces confondues. On y contemple aussi les cigognes noires au bec rouge. Un paradis pour les oiseaux, pour les amateurs d’ornithologie et les randonneurs. De quoi réviser ses clichés sur l’Espagne et ses plages bondées.

Martine Guilcher

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